C'est un constat; la société met beaucoup d'emphase sur les études supérieures. Bien sûr qu'elles peuvent être utiles, même nécessaires. Je vais le dire tout de suite, je ne suis pas contre et j'ai beaucoup d'admiration pour ceux qui ont la détermination d'apprendre de cette façon.
Il y a une chose sérieusement agaçante par contre, et c'est l'habitude de regarder de haut ceux qui par choix ou faute de moyens, ont plutôt appris à l'école de la vie.
Ces gens sont malheureusement classés par certains qui ne jurent que par les hautes études parmi les moins ambitieux ou pire encore d'intelligence inférieure.
L'intelligence, ça ne se mesure pas en années de scolarité ou en diplômes sur les murs. L'intelligence est innée chez une personne, on ne peut pas l'acheter, elle est difficile à noter. Il faut savoir différencier l'intelligence de la connaissance. Ça devient un fléau!
Certaines des personnes les plus ingénieuses et intéressantes de mon entourage sont aussi celles qui ont le moins de scolarité. Et là je parle d'à peine un secondaire trois.
On connaît tous aussi une ou deux personnes qui malgré un parcours scolaire impressionnant nous laisse stupéfait par son incompétence et sa bêtise.
Parce que la connaissance sans l'intelligence ne mène pas bien loin.
Et la connaissance elle, est accessible à tous ceux qui la cherche. Les bouquins que les universitaires étudient sont pour la plupart facilement disponibles. Une personne intéressée et disciplinée peut les acheter, et même les louer, les consulter et apprendre.
Après quelques temps, il aura acquis par ses propres moyens les mêmes connaissances qu'un étudiant inscrit à n'importe quel cours ou formation. J'irais même jusqu'à dire qu'il en retiendra possiblement un peu plus, car il aura lu ces livres et appris ces informations sans aucune obligation ou stress mais par pur intérêt.
Je sais très bien que pour pratiquer certaines professions, les diplômes sont indispensables. On a beau avoir lu des tonnes de livres, on ne se fera pas engager comme médecin sans ces preuves sur papier.
Mais pour d'autres, il y a une limite à ce qu'on peut apprendre sur les bancs d'écoles. En service de garde par exemple, milieu que je connais très bien, "apprendre sur le tas" est primordial. C'est excellent, d'avoir eu 95% dans son cours de psychologie de l'enfant ou de développement global. Mais mis devant une situation réelle, devant de vrais petits humains avec chacun son caractère, si tu ne l'a pas aussi dans le sang, si tu n'as pas l'expérience de vie, tu seras complètement prise au dépourvu malgré de brillants diplômes.
Dans mon cas, j'aurais pu passer des années à étudier l'histoire de l'art sous toutes ses coutures, les techniques de dessins, des stages, des formations à n'en plus finir. Dépenser des milliers de dollars et des années de ma vie devant des enseignants. J'aurais eu des diplômes à montrer, oui. La fierté de dire : "Oui oui, moi je suis allée à l'université. Regarder, j'ai un beau bac en ceci et cela."
Mais je n'aurais pas eu la satisfaction que j'ai de m'améliorer par moi-même. Ni le plaisir de découvrir des livres, des artistes, des mythes et des histoires à mon rythme, sans aucune pression, assise su mon balcon au soleil. Ça fait peut-être de moi une paresseuse.
Mais au bout du compte, qu'est-ce qui compte le plus dans la vie? Quand je me pose la question, la réponse me vient facilement. Pour moi c'est le bonheur.
Chacun voit le bonheur à sa façon.
Si pour certains, posséder des diplômes et grimper toujours plus haut en fait partie. C'est excellent! La meilleures des chances dans ce qu'ils font. Mais il faut se rappeler que la plus payante et la plus admirée des professions n'apporte pas nécessairement le bonheur. Tout comme l'argent.
Mon bonheur à moi, je le trouve dans la vie de tout les jours. Un bonheur de toutes les minutes, la beauté des petits détails.
La connaissance, je la cherche et la trouve dans les montagnes infinies de livres qui existent dans ce monde. Dans les paroles des autres, dans les choses qui m'entourent, je garde les oreilles et les yeux grands ouverts.
J'ai du temps, je peux choisir d'en profiter avec ceux que j'aime, ceux qui comptent. La vie n'est pas si longue, j'en profite!
Je cultive mon intelligence intellectuelle mais aussi émotionnelle.
Et comme beaucoup d'autres, je suis heureuse et c'est pour ça que j'ai l'impression de n'avoir rien à envier à personne.